Les attentats du début de l’été à Nice puis à Saint Etienne du Rouvray ont rouvert les plaies des précédentes attaques de Paris des 13 novembre et 6 janvier 2015. Encore une fois, ces attaques se sont focalisées sur des symboles, en frappant à Nice un soir de fête nationale et en Normandie un prêtre célébrant l’office. Non seulement nos symboles moraux et civilisationnels tels que la liberté d’expression et de la presse, la liberté de culte, ou l’appartenance à la Nation sont attaqués ; mais aussi et surtout leurs représentants tels que journalistes, religieux, autant que le citoyen ordinaire, justement parce qu’il est un citoyen de ce pays.
Dans un tel contexte, se pose à nouveau la question des capacités de nos primo-intervenants (nos agents municipaux de police) à intervenir au profit de la sécurité de nos concitoyens, sans pour autant compromettre leur propre intégrité physique. Les réductions d’effectifs opérées pendant le précédent quinquennat dans la Police Nationale et la Gendarmerie Nationale (plus de 12000 postes supprimés) ont positionné les policiers municipaux à l’avant-garde de la réponse des forces de sécurité intérieure. Au vu des menaces, toujours plus concrètes, qui se posent à nous aujourd’hui, la question est donc de savoir si armer nos policiers municipaux permettra de répondre à cette question [1].
Difficile de donner une réponse simple à une question si complexe et lourde de conséquences, en termes budgétaires, politiques et moraux. Difficile également de s’appuyer sur d’éventuelles recommandations supra communales, comme aurait pu les formuler l’Association des Maires de France qui n’est malheureusement ni pour, ni contre, bien au contraire… et se cantonne à demander un transfert budgétaire de l’Etat vers les communes en considérant qu’il s’agirait d’un transfert de compétences [2].
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